Les grandes questions

Les bactéries dans l'eau, qui sont-elles et d'où viennent-elles ?

Publié il y a 3 ans #bacterie

L’eau, l’eldorado de nombreux micro-organismes pathogènes. Les bactéries sont partout où l’eau se trouve, dans la maison et le jardin comme dans la piscine. Parfois bonnes pour l’Homme et parfois dangereuses; qui sont-elles et d’où viennent-elles ?

 

Sur une surface humide plus de 1000 bactéries sont recensées par cm² ! Contrairement aux idées reçues, la pièce la plus contaminée n’est pas la salle de bain, ni les toilettes mais bien la cuisine.

 

Les microzoaires dans l’eau : la maison

Toutes les bactéries ne sont pas mauvaises. En effet, dans l’eau de notre robinet on y trouve des micro et oligoéléments tels que du calcium, du magnésium, du fluor, du potassium et du sodium. Oui, un réel apport en minéraux.

 

Ces bons microbes jouent un rôle important, entre autres ils sont des agents auto-épurateurs de l’eau.

 

Pourtant dans cette grande famille de microbes, de nombreuses bactéries sont coupables de rhumes et de gastros. Plus grave encore, elles peuvent être responsables de staphylocoques ou de la formation de la bactérie E-coli.

 

Sans oublier, la légionellose, qui est une maladie de type hydro-tellurique (vivant dans l’eau et le sol) assez fréquente en France dont la contamination se fait via l’inhalation de gouttelettes d’eau. La bactérie se développe principalement dans les eaux dont la température se situe entre 25 et 47 °C. (Douches, spas, fontaines, robinets …). En effet, l’eau est un milieu favorable au développement des bactéries et des parasites. Nous sommes tous et toutes au courant de cette notion, puisque dès l’apparition du choléra et de la typhoïde, au 19ème siècle, l’ampleur du problème s’est vu augmenter.

 

Ce risque a été particulièrement réduit voire anéanti dans certaines régions du monde par la mise en place de procédés de désinfection et des installations de traitement de l’eau. Toutefois, l’eau est toujours une cause de mortalité pour environ 3 à 10 millions/an de personnes dans le monde.

 

La cuisine bactéries
La cuisine est l’endroit où reposent le plus de bactéries.

 

En France, l’eau du robinet est l’aliment le plus contrôlé. Pourtant, les micro-organismes pathogènes que l’on retrouve dans l’eau sont la base de la chaîne alimentaire pour les poissons. Notre alimentation (yaourts, bières, fromages, vins….) ainsi que l’industrie pharmaceutique utilisent ces organismes vivants ; les algues, les bactéries, les virus ou les protozoaires se retrouvent là aussi dans nos composts, très utiles à nos potagers.

 

Même si les collectivités territoriales s’occupent d’assainir l’eau pour la consommation humaine, certains problèmes leur échappent. Certains oligo-éléments contenus dans l’eau du robinet peuvent à terme être eux aussi nocifs pour la santé. On parle des métaux lourds, comme le nickel, le plomb, le cadmium et le zinc. Les traces de nitrates, le fer et le manganèse ou encore les pesticides; résultat d’une agriculture intensive. Plus fréquent même si moins dangereux, le calcaire peut provoquer des irritations, voire des inflammations de la peau ou du cuir chevelu.

 

Il n’y a pas de secret, pour se débarrasser d’une eau dure, il faut assainir l’eau. Il suffit de se doter d’un simple adoucisseur domestique.

 

Les germes hydriques : la piscine

Le risque bactériologique d’une piscine vient surtout et avant tout, du baigneur lui-même. En effet, dans les piscines publiques, les aires aquatiques, spas, jacuzzis et surtout dans les piscines d’hôtels (dû à une forte fréquentation) les risques de contaminations sont plus élevés. Les bassins contiennent des micro-organismes pathogènes et des polluants.

Une étude sérieuse du Centers for Disease Control and Prevention aux États-Unis, a établi un rapport, démontrant qu’entre 2000 et 2014, près de 27 000 baigneurs sont tombés malades à cause de piscines publiques, d’hôtels ou de spas. (Diarrhée, légionelle, maladies respiratoires, et même la septicémie).

CDC.gov

 

Une autre partie de ses perturbateurs nous vient des intempéries, ou d’un mauvais équilibre de l’eau. Mais surtout aux matières organiques que les baigneurs déposent dans l’eau, comme des peaux mortes, des cheveux, la salive, le sébum… Cela peut aussi provenir des maillots de bain, de la lessive utilisée ou d’une température du bassin anormalement élevée. Une soudaine forte fréquentation voire un baigneur ayant une plaie ou simplement « être malade » constitue un risque bactériologique pour la piscine. L’urine, associée au chlore est aujourd’hui un des facteurs de la trichloramine, pouvant causer des problèmes respiratoires et oculaires.

 

Les bactéries dans l’eau posent donc un risque sanitaire, c’est pourquoi l’hygiène des baigneurs doit être une affaire sérieuse. Les piscines municipales entre autres ont depuis très longtemps mis en place des douches et des pédiluves à l’entrée des piscines et tous les deux mois les agences régionales de santé effectuent des contrôles. À noter que certaines bactéries résistent de plus en plus au chlore. L’importance d’une piscine désinfectée et désinfectante est donc indéniable.

 

Conseils :

Ne pas porter son maillot toute une journée avant de venir à la piscine, mais se changer sur place, si des vestiaires sont disponibles. Se rincer avant d’entrer dans le bassin et passer ses pieds au pédiluve, ne pas uriner dans l’eau.

 

 

Les protozoaires du jardin : les petits bassins et étangs

Là aussi des micro-organismes pullulent dans votre jardin et encore une fois, l’humidité et l’eau sont comme toujours les grands responsables de la reproduction des bactéries. Pourtant, ces micro-organismes ne sont pas nécessairement pathogènes !

 

Dans le jardin, il existe une bactérie particulièrement bonne pour l’Homme. La mycobacterium vaccae, une bactérie dans la terre qui stimule la production de sérotonine. La sérotonine étant l’hormone du bonheur. Ce n’est donc pas, pour rien, que jardiner et s’occuper de son potager fait du bien au moral. Encore moins étonnant, le sentiment de plénitude et de bien être que nous ressentons en pleine forêt.

 

mycobacterium vaccae,
La bactérie mycobacterium vaccae.

C’est principalement dans la terre de notre jardin que les micro-organismes non-pathogènes se retrouvent. Mais ce n’est pas le seul endroit ; de nombreux jardins sont équipés de bassins ou de petits étangs, là où un écosystème peut facilement voir le jour.

 

Ces bassins regorgent de bactéries dans l’eau et celles-ci sont bonnes pour l’écosystème. Elles sont indispensables au cycle d’azote qui consiste à transformer les déchets organiques en ammoniaque puis en nitrates. Elles réduisent la pollution organique, luttent contre l’accumulation de vase et contre la prolifération des algues.

 

Si les petits bassins et petits étangs dans votre jardin sont le paradis pour les bactéries et protozoaires, le milieu dans lequel évoluent les plantes et les poissons pourrait ne pas être adapté, c’est le principe de sélection naturelle par le milieu de Charles Darwin. Certaines plantes ont besoin d’oxygène dans l’eau pour vivre. Il est tout de même préférable pour les besoins en oxygène des plantes et des poissons dans l’eau de mettre en place une pompe de bassin.

 

En effet, l’installation d’une pompe ou d’un bulleur sert aux plantes aquatiques, aux poissons mais aussi à ses dites bactéries. C’est en fait, l’aération du bassin qui améliore le renouvellement de l’oxygène dans l’eau, nécessaire à la vie aquatique. Cela accélère la décomposition des matières organiques et améliore le travail des bactéries dans l’étang et le bassin.

 

 

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